À 60 ans, on dispose encore, en moyenne, de 14 ans d’espérance de vie sans incapacité. Mais, selon le baromètre annuel réalisé en janvier 2022 par Odoxa et le site « Notre Temps » avec le soutien de la Fondation April, les femmes s’inquiètent un peu plus de leur autonomie que les hommes.
C’est pourquoi il est important de savoir identifier les premiers signes de perte d’autonomie pour pouvoir la prévenir efficacement.
- Définitions et enjeux de l’autonomie
- Signes précoces à surveiller
- Détection des difficultés quotidiennes
- Impact des accidents domestiques
- Maladies chroniques et autonomie
- Conseils pour prévenir la perte
Comprendre la perte d’autonomie chez les seniors : définitions et enjeux
Selon l’Insee, l’autonomie d’une personne âgée peut être altérée si trois déficiences sont touchées, parmi lesquelles la déficience des fonctions mentales, digestives, métaboliques, endocriniennes, circulatoires, respiratoires, anatomiques, positionnelles, du mouvement, de la vision, de la parole et de la voix, ou encore, cutanée…
C’est cette altération qui peut conduire une personne âgée à être dépendante, c’est-à-dire dans l’obligation d’avoir recours à une aide pour faire sa toilette, s’habiller, manger, etc.
Dans son enquête, l’Insee rapporte que les premiers signes de perte d’autonomie touchent environ les trois quarts des personnes âgées de 82 à 85 ans, les deux tiers de celles âgées de 77 à 81 ans, la moitié des 72 à 76 ans et un quart des 67 à 71 ans.
Les signes précoces de perte d’autonomie à surveiller
Il existe plusieurs signaux qui peuvent être des signes de perte d’autonomie. Il s’agit de :
- difficultés à réaliser certains gestes du quotidien tels que se lever, marcher, faire ses courses, prendre ses médicaments…
- chutes répétées
- troubles repérés en dehors de la situation de santé habituelle, comme une modification de poids pouvant suggérer un défaut d’apport nutritionnel ou une perte d’appétit
- modification du rythme du sommeil
- apparition de plaintes dépressives
- mariage, décès, modification des interactions sociales.
Comment détecter les difficultés quotidiennes chez une personne âgée
Il n’est pas toujours aisé de savoir si une personne âgée a besoin d’une assistance ou non. On peut s’intéresser à différents items comme ses capacités corporelles, intellectuelles, émotionnelles, relationnelles et sociales. Et intervenir, le cas échéant, au niveau de son apnologie, c’est-à-dire la façon dont la personne se débrouille avec ses capacités fonctionnelles pour effectuer les gestes du quotidien.
Si la personne âgée débute sa matinée en restant deux heures au lit ou à ne pas faire grand-chose, c’est un signe que la perte d’autonomie s’installe. De même, si elle renonce à préparer sa nourriture ou à faire sa toilette, cela doit déclencher l’alerte. Fermer son domicile et jouer à l’ermite, c’est également un mauvais signal. Il faut alors s’inquiéter car il n’y a plus de socialisation, une perte qui compromet la personne sur le plan de l’identité.
Accidents domestiques : un facteur clé de perte d’autonomie
Les accidents de la vie courante (AcVC), qui comprennent les accidents domestiques, mais également ceux liés aux sports, aux jeux, aux équipements publics, à la vie scolaire ou encore aux transports… sont responsables chaque année de plus de 20 000 décès. Les personnes âgées de 75 ans et plus représentent 63 % de ceux-ci.
On note deux pics de la mortalité liés à ces accidents, l’un chez les moins de 15 ans et l’autre, chez les 75 ans et plus. Les accidents sont plus fréquents chez les hommes, mais après 75 ans, le taux de décès est trois fois plus élevé chez les femmes. Plus de 70 % des accidents surviennent au domicile de la personne. Les trois premières circonstances concernent les chutes, les suffocations et les noyades, ce qui représente 90 % des décès.
Parmi les facteurs de risque retrouvés lors de ces accidents, on peut citer la sédentarité, l’inactivité physique, l’alcoolisme, les comorbidités ou encore la polymédication, l’isolement et la précarité sociale. Autant de facteurs sur lesquels on peut agir pour préserver le plus longtemps possible son autonomie.
Les maladies chroniques et leur impact sur l’autonomie des seniors
Le diagnostic d’une maladie chronique n’implique pas toujours la dépendance immédiate du patient. La vigilance est de rigueur, mais une autonomisation totale des gestes du quotidien est encore possible, avec une présence aidante occasionnelle. Mais la dépendance s’installe de façon inéluctable avec la maladie.
Différentes échelles, fréquemment utilisées par le secteur gérontologique, permettent d’ailleurs, au moyen de leur grille d’évaluation, d’anticiper au mieux la future perte d’autonomie liée à la maladie chronique : la grille AGGIR, la grille MMSE ou encore l’échelle d’incapacités fonctionnelles d’OARS.
Prévenir la perte d’autonomie : conseils pratiques pour les aidants
La perte d’autonomie des aînés n’apparaît pas du jour au lendemain. Intégrée dans le processus de vieillissement, elle survient de façon progressive. Il est donc possible de la stopper pour mieux anticiper le vieillissement et mieux en profiter.
Voici quelques conseils :
- il faut encourager les personnes âgées à faire tout ce qu’elles peuvent faire, même avec des moyens incomplets
- leur permettre de mieux comprendre les enjeux de leur santé et, par conséquent, de faire leurs propres choix face à la maladie
- soutenir l’émergences des ressources et des capacités d’adaptation de la personne
- accompagner le conjoint, proche ou aidant dans un objectif d’harmonisation.
L’importance de l’aide à domicile pour maintenir l’autonomie
L’aide à domicile permet à la personne âgée de continuer à vivre chez elle le plus longtemps possible. Elle peut —